Comment intégrer la RSE ?
Aujourd’hui, nous allons mettre l’accent sur la RSE ! Pour en parler, nous avons fait appel à une de nos partenaires, Sophia Lara-Grine.
Intervenante & consultante en études de marché / marketing responsable, elle a été la fondatrice de Tontine RSE, qui a pour objectif de démocratiser la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) au cœur des territoires. Elle intervient aux côtés de B.Between pour Empow’Her (Encourager l'autonomisation économique et sociale des femmes à travers le monde en renforçant leur capacité à entreprendre) sur un module stratégie commerciale & business development.
Aujourd'hui, Sophia forme et accompagne ses clients dans la réalisation de leurs projets de transformation, d’innovation avec une vision de la responsabilité accessible, concrète et intégrée. Une expertise qu’elle nous partage en répondant à quelques questions !
“Le rôle de la RSE est désormais une clé stratégique incontournable”
Sophia Lara-Grine, Intervenante & consultante en études de marché / marketing Responsable
Qu’est-ce que la RSE ?
La RSE ou RSO, Responsabilité sociétale des entreprises ou organisations, car elle est également applicable à l’ESS / associations... Est une idée née dans les années 50. La notion prend corps sous l’impulsion de la Commission européenne, qui l’a redéfinie en 2011 comme « La responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société. »
Comment les entreprises peuvent intégrer la RSE à leur business model ?
Je pense que l’intégration commence par la vision, comprendre ce que l’on est, notre histoire, nos enjeux, nos ambitions… L’entreprise est une aventure humaine, le business model, la stratégie marketing se construit par le prisme du marché donc, de l’économie, de la société, de nos cultures, de nos besoins et de nos désirs : dans la construction de l’offre, il faut inclure sa vision citoyenne et ses aspirations pour l’avenir et le bien-commun. Avoir conscience de l’impact de chaque étape du business model, et y apposer des alternatives responsables, à la fois fidèles à nos objectifs business et à notre mission / devoir citoyen. Ces sphères business, citoyenneté qui ont longtemps considérés comme séparés, de l’ordre du pro / perso, sont désormais à (ré)concilier.
L’intégration de la RSE peut-elle jouer un rôle dans le développement commercial de l’entreprise ?
Le marketing, dont l’aspect commercial et la RSE ne sont pas antagoniques : au contraire, c’est un facteur d’accès au marché (attention notamment aux aspects légaux / investissements qui se renforcent), de différenciation, un asset de confiance et de légitimité à long terme. Son rôle est désormais une clé stratégique incontournable.
Vous intervenez avec B.Between pour Empow’her, sur un atelier Bien comprendre son marché et positionner son offre. Quels outils allez-vous mettre en avant afin d’aider ces femmes entrepreneures à construire un business qui prenne en compte les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux ?
Mes interventions sont construites avec des leviers de pédagogie active : “apprends moi à faire seul.e”, je n’aide pas, j'autonomise / j’empower !!! En accord avec les principes de l’ONG, de fait.
J’utilise des outils classiques comme le business model Canva version impact + ou les 4P mais que j’ai également retravaillé en matrice 4T : True balance / Transparency / Trade Fairly / Trustworthy.
Je passe surtout par l’expérience, l’observation et les retours de chacune : le marketing et les enjeux sociétaux sont accessibles à tou.te.s. Ce sont des sujets au cœur de l’humain et du quotidien. Un exemple : le cookie bio emballé dans du plastique, il reflète notre époque, la consommation qui oscille entre contradictions et engagements, et les enjeux du business model responsable entre désir et besoin, valeur perçue et réalité de l'impact.
La RSE étant devenue un axe de marketing stratégique, comment ne pas tomber dans les écueils du social washing ?
Pour illustrer, je cite souvent en exemple, le slogan des yaourts Bio / Activia :
“Actif à l'intérieur et ça se voit à l'extérieur.”
C’est une question de cohérence, d’alignement et surtout d'honnêteté. Ce n’est pas une question de perfection ou de vertu absolue.
C’est de la volonté et l’incarner dans des actions concrètes / fidèles à tous les niveaux possibles, sans surjouer.
Question bonus : Avez-vous une lecture à nous partager ?
Cet article de Titiou Lecoq, juste et drôle, sur la notion de contradiction et les effets de l’incertitude à l'ère de l'anthropocène.